Il est de ceux-là...
Monsieur Linh est un vieux monsieur qui, pour protéger sa petite-fille, seule survivante de sa famille dans un pays dévasté par la guerre, décide de venir se réfugier dans un pays occidental dont on ignore le nom. Il se retrouve seul, ignorant la langue de cette nouvelle contrée mais aussi ses coutumes, avec cette petite fille de quelques semaines, la protégeant, la berçant du matin au soir, la nourrissant, la promenant dans des rues où les gens ne se regardent pas. Jusqu'à sa rencontre avec M. Bark, qui va devenir son ami à travers le son de sa voix, de ses gestes et de son odeur de cigarette, parce qu'ils ne se comprennent pas, ou parce qu'il n'y a pas besoin de mots pour se comprendre et s'aimer.
La petite fille de Monsieur Linh est de ses romans là, de ceux qui vous touchent et qui restent en vous. Je sais déjà qu'il restera dans ma mémoire à travers le temps, tant j'ai été touchée par le destin de cet homme qui quitte tous ses repères pour protéger un enfant, qui souffre en silence juste pour le regard de sa petite-fille, qui décide de réapprendre à vivre pour donner un destin à meilleur à Sang-Diû.
Philippe Claudel nous parle ici de sacrifice, d'amour, d'exil et d'amitié, d'une façon simple et bouleversante...